L’état se fait du fric sur mon vagin depuis que j’ai 4 ans (environ)

Wow, le titre pute à clic. Ça tombe bien, parce que pute je l’ai été. Salope aussi d’ailleurs. Depuis que je suis gosse, la pression monstre que je subis pour me genrer va de pair avec une pression monstre pour que je sois disponible sexuellement au tout venant.

Je suis un peu perdu. J’ai tout essayé pour pouvoir reprendre le contrôle sur ma sexualité. Être un mec, être gouine, être un travelo, être une pute, être une salope, être ace, résister aux avances des pédophiles, y céder, ne pratiquer que le BDSM sans pénétration, pratiquer le coït vaginal et anal, baiser avec des gens dont je suis amoureux, baiser avec des quasi-inconnus, baiser avec des gens qui sont clairement mon type, baiser avec des gens à qui j’aurai jamais adressé la parole tellement ils étaient abrutis, baiser avec des gens qui me disent qu’ils m’aiment et d’autres pas du tout, baiser, coucher, faire l’amour, me retenir, avec des gens de tous les genres, de tous les sexes, …

J’ai compris ce qu’est censé être une meuf et un mec dans l’aculture Blanche il y a deux ans seulement grâce à/à cause d’une pote autiste qui a un intérêt spécifique sur le genre.

Par contre j’ai compris à peu près au même âge que j’ai appris à lire (4ans) que mon rôle dans la société était d’être disponible aux avances du premier ou de la première venue.

Enfant j’étais terrifié par les histoires de violeurs-kidnappeurs-meurtriers d’enfants qui m’attendaient soi-disant à la sortie des écoles pour m’emmener dans leur voiture dans une forêt obscure et me tuer.

Par contre à cette époque là j’avais déjà des fantasmes de subir des viols collectifs avec humiliation, contention, et violences physiques. C’était pour des raisons multiples notamment liées à mes rapports étroits avec le monde des esprits et notamment avec des esprits qui avaient subi des violences sexuelles et m’en avaient parlé.

Toujours du fait de mes liens étroits avec le monde des esprits j’avais des cauchemars où le scénario était que des esprits me possédaient pour me forcer à faire du mal aux gens et j’essayais de m’attacher les mains pour m’empêcher de faire du mal à des gens.

À cet âge là toujours la plupart des adultes hommes et femmes qui m’adressaient la parole ne le faisait que pour louer ma beauté physique, au mépris total de caractéristiques de ma personnalité beaucoup plus marquantes comme mon autisme (même si je mettais pas ce mot là dessus à l’époque) et ne voyaient que ça. D’ailleurs ça a pas beaucoup changé…

Nombreux et nombreuses étaient les adultes qui avaient envers moi des gestes déplacés, allant des bises et étreintes forcées à connotation sexuelle aux attouchements «légers» (je saurais pas dire jusqu’où ça allait je me souviens pas), le tout assorti de commentaires très déplacés sur mon physique.

Ma mère faisait tout pour me protéger, m’éloignant autant que possible des adultes, me défendant quand je disais ne pas aimer faire la bise, etc. Au point que même aujourd’hui quand un homme âgé me sourit sans aucune mauvaise intention ma mère paranoïe et me dit de ne pas lui parler.

Il faut dire que des gens qui me sourient sans avoir envie de me sauter c’est assez rare…

Sauf que malgré les efforts de ma mère pour me protéger, la pression sociale était plus forte. J’ai vite compris ce que la société attendait de moi, et j’ai commencé à essayer de faire de mon mieux pour en tirer un peu de profit, pour que ce ne soit pas totalement négatif et subi, mais pour retrouver un pouvoir d’action dessus.

Déjà tout gosse, j’avais une certaine volonté et force mentale, celle de ne pas me laisser aller et de reprendre en main ma vie.

J’ai donc commencé à séduire les adultes pédophiles que je croisais pour en obtenir des avantages. Si j’ai commencé à me droguer à deux ans, j’ai commencé à me prostituer à quatre…

J’ai envie de pleurer en écrivant ça parce que j’ai l’impression que ma vie c’est de la putain de science-fiction, que c’est juste un roman que j’écris, mais non… C’est vraiment violent pour moi d’écrire ça, j’ai l’impression que les gens qui vont me lire ne me croiront pas mais moi même j’arrive pas à me croire, je suis horrifié que ces passages de mon enfance «méga heureuse» puissent être analysés en ces termes.

Bon je l’ai pas fait très souvent en vrai, c’était juste un câlin un peu malaisant contre des tours de manège gratuits ou une grosse bise bien baveuse contre des sucreries, ce genre là quoi. Rien que du très soft. M’enfin les adultes pédophiles que je croisaient osaient pas aller plus loin sous le regard vigilant de ma mère, et honnêtement ils auraient été plus loin (genre strip tease + attouchements sans pénétration) contre une récompense de plus grande valeur (du genre un train playmobil) j’aurais dit oui, j’y avais déjà réfléchi à l’époque (même si pas autant dans les détails, mais de façon aussi cynique), j’avais même fantasmé dessus.

Sans entrer dans les détails j’ajouterai que j’ai également pu éprouver du consentement par curiosité et sans jamais le regretter pour des attouchements par des adultes. J’ai également déjà fait preuve d’exhibitionnisme, de 4 à 7 ans il m’est arrivé d’aller voir des adultes que je savais avoir une attirance pédophile pour moi et de me désapper devant eux juste parce que ça m’excitait de me sentir désirable, j’aimais ça mais j’assumais pas trop. J’ai d’ailleurs repris ce penchant vers 21 ans en allant à pas mal de soirées nudistes ou de soirées partouzes.

À 4 ans toujours j’ai commencé le sexe avec des esprits et j’ai adoré ça. J’ai eu mon premier bisou sur la bouche avec la langue avec une gamine de mon âge, et eu quelques expériences BDSM en secret avec une autre.

Honnêtement je saurai pas dire combien de fois je me suis prostitué de façon soft durant mon enfance, je me souviens de très peu de fois et je saurais pas dire s’il y a eu plus ou pas. Soit je me souviens pas, soit je m’en fous et ça m’a pas marqué, soit il n’y a rien eu durant cette période, mais j’ai plutôt l’impression que l’école primaire a été une période calme sexuellement, à part quelques jeux sexuels de cour de récré avec des gosses de mon âge et une fois à 9 ans j’ai couché avec un garçon trans un peu plus jeune que moi, on a été assez loin, mais j’avais pas capté que c’était du sexe parce qu’il n’y a pas eu pénétration (il m’a reproché de simuler mais mes gémissements étaient authentiques) et parce que c’était devant son frère et sa sœur qui ont rien capté.

À cet âge là et même un peu avant j’ai commencé à mater les gens de mon âge qui se désappaient et j’ai commencé à subir du harcèlement de mecs de ma classe qui faisaient des blagues de cul et m’ont une fois forcé à leur montrer ma culotte.

Mais à cette époque je me souviens pas trop que les adultes aient été particulièrement relous envers moi.

Au collège j’ai subi masse de harcèlement sexuel des garçons de ma classe, des attouchements allant jusqu’à me toucher le cul ou menacer de m’embrasser de force. Je me baladais H24 avec mes ciseaux et mon compas à portée de main pour pouvoir me défendre, parce que je voulais que mon premier baiser (bien que c’était pas le premier mais bref) me soit donné par une personne que j’aime d’un amour sincère.

Évidemment, les profs, principal, CPE, etc, considéraient que le problème c’était moi, n’en avaient rien à foutre que je risque de me faire embrasser de force (et que je subisse des violences physiques, du harcèlement moral, etc) et ils m’engueulaient et me confisquaient mes armes blanches.

Je sais plus si les attouchements par des profs d’EPS ont commencé en primaire ou au collège (en tout cas je sais que j’y ai eu droit au collège et au lycée). Je sais plus parce que je m’en fous. Pour moi c’était un truc quasi normal, ça ne me faisait ni chaud ni froid et me choquait beaucoup moins que quand c’était des élèves de ma classe, parce que les profs d’EPS ne me frappaient pas et ne me harcelaient pas.

Je comprenais pas certaines meufs de ma classe qui étaient choquées de subir des attouchements, pour moi c’était juste normal. J’avoue que je comprenais pas bien les concepts de «séduction», encore moins face aux connards qui me harcelaient, du coup je captais pas que quand elles mettaient des vêtements un peu moulants/sexys ou se maquillaient ça avait une utilité quelconque. Du coup je faisais complètement dans le victime blaming en mode «elles ont qu’à pas s’habiller comme ça, moi le prof il me touche un peu moins, c’est bien la preuve».

Au collège on a eu un prof qui a été viré pour attouchements sur une élève qui avait porté plainte, et moi ça m’avait choqué, parce que c’était un bon prof, que j’estimais que les attouchements étaient suffisamment légers pour que osef, et surtout parce qu’il prenait parfois ma défense face au harcèlement validiste que je subissais, et que j’avais très peur que le prof suivant soit pire.

Quand ma mère a appris que le prof avait été viré pour ça et qu’elle m’a demandé si il m’avait touché je me souviens lui avoir dit au calme «oui mais c’est rien, il allait pas très loin, c’était pas le premier à faire ça et il était gentil en dehors de ça, surtout ne porte pas plainte». Et ma mère m’avait écouté.

J’avoue avoir été content au début quand il a été remplacé par une meuf, je me suis dit «ouf», mais elle était grave validiste et j’ai regretté rapidement.

Au lycée j’ai eu un prof de sport dont les gestes et les remarques étaient beaucoup plus déplacées. Mais encore une fois, vu que je m’habillais pas hyper sexy, c’était pas avec moi qu’il était le pire, donc ça m’allait.

Quand je me suis cassé le bras j’ai subi des humiliations à caractère sexuel non pas par une personne en particulier (les infirmiers avaient trop de taff pour avoir du temps à perdre à harceler sexuellement les patients) mais par l’institution hospitalière.

J’avais 16 ans et je devais sortir et passer devant tout le monde, patients hommes plus âgés que moi inclus, avec cette putain de tenue d’hôpital qui me laissait les fesses à l’air. J’ai subi des soins en étant nu avec juste la tenue d’hôpital posée sur moi à la va vite quand j’étais allongé, parce que mon bras attaché de partout ne rentrait pas dans la tenue d’hôpital.

J’ai été nu devant plusieurs infirmiers et infirmières et devant ma mère. J’ai même dû chier en public parce que je pouvais pas me lever et qu’il fallait bien quelqu’un pour m’aider et vider la bassine ensuite.

Sur le moment je m’en foutais un peu et j’avais zéro pudeur parce que je ne me sentais pas une personne, juste un corps qu’ils tripotaient allègrement, foutant des aiguilles dans mes bras, me faisant subir toutes sortes de tortures physiques et psychologiques.

Certains pourraient voir ça comme un viol ou comme un viol symbolique. En vrai j’en sais rien, j’ai pas envie d’y réfléchir.

C’est à l’hôpital que j’ai découvert les joies de la dissociation, mon alliée quand je subis des trucs trop violents pour que je puisse le supporter.

Ensuite après le bac (j’étais toujours mineur), j’ai commencé à prendre seul les transports en commun, notamment le soir. J’ai commencé à flipper à chaque fois qu’un homme s’asseyait près de moi ou me regardait intensément et à développer des techniques de protection genre avoir en permanence un regard de tueur qui s’apprête à passer à l’action. Soit ça a fonctionné au-delà de mes espérances soit je faisais de la parano.

J’ai commencé un militantisme écologiste et de défense des animaux sur facebook et sur des forums, et j’ai commencé à me faire draguer par des relous beaucoup plus âgés que moi et connaissant mon âge sur ces sites.

Puis à 19 ans j’ai commencé à avoir une vie sexuelle active avec des filles. Tous les mecs à qui je disais que j’étais gouine ont commencé à me faire des avances assez lourdes.

J’ai commencé à croiser dans la rue des mecs qui m’abordaient parce que j’étais joli et qui m’avouaient avoir déjà violé des filles mais avoir arrêté, ou fantasmer sur le fait de violer des filles et avoir envie de tester un jour… Le malaise.

Je me faisais beaucoup draguer dans la rue et les transports, ça n’a jamais cessé, je peux pas faire trois pas dans la rue sans me faire aborder par un mec qui veut me sauter, souvent d’ailleurs un mec qui pense que j’ai 12 ou 15ans.

Un jour j’ai décidé un peu sur un coup de tête de tester les mecs. La moitié des mecs avec qui j’ai couché depuis ce jour-là soit m’ont violé, soit j’ai dû leur dire explicitement qu’ils risquaient de me violer pour échapper à des pratiques auxquelles je ne consentais pas.

J’ai testé de me prostituer pendant une courte période, puis j’ai arrêté, je reprendrai peut-être un jour, j’en sais rien.

J’ai eu une sexualité très active avec des gens de tous les genres et de tous les sexes et j’ai eu plusieurs expériences ambigües. Des cas où il y a eu viol sans pour autant que ce soit le fait d’une personne, c’était juste la situation. Des cas où je me suis violé moi-même (en me forçant à me masturber par exemple). Des cas où j’ai baisé de façon consentie avec des gens mais où j’ai regretté après (pas avec dégoût, juste une impression d’avoir perdu mon temps), par exemple parce que je n’avais baisé que pour satisfaire mon hypersexualité mais sans que ça ne m’apporte rien.

Quand j’ai taffé dans un service civique dans une école, beaucoup de pères d’élèves me mataient ostensiblement en faisant des remarques déplacées sur mon physique, et ma patronne m’a reproché de porter une polaire plutôt qu’un chemisier décolleté comme ma collègue. Technique que j’ai depuis le collège, cacher mon corps par de tonnes de couches de vêtements pour m’enlaidir et espérer ne pas attirer les regards. Parfois ça marche. Parfois aussi je m’habille comme une pute parce que j’en ai envie.

J’ai subi des violences policières et les keufs en ratent pas une pour me faire subir une fouille au corps juste pour me faire chier par validisme envers mon trouble de l’opposition, mais j’y ai toujours consenti parce que c’est un peu un fantasme de me faire toucher par une jolie flic, donc je m’en fous c’est pas désagréable.

Plus tard je me suis encore fait violer par une femme hyper validiste au sein du milieu militant (bonjour la solidarité camarades, j’ai juste demandé à pas être obligé de la côtoyer genre être dans la même pièce qu’elle en même temps, mais comme madame était haut placée dans une orga assez importante c’était à moi de prendre sur moi pour la supporter… d’ailleurs il y a eu d’autres affaires de viol dans cette même orga askip) et par un professionnel de santé plus tard… Bon ces deux viols là c’était juste des attouchements légers, c’était surtout la violence morale validiste autistophobe et transphobe qui en a fait des viols à proprement parler.

Je continue aujourd’hui encore de me faire harceler par des gens qui veulent me sauter dans la rue, j’ai des potes (et je trouve ça presque normal) qui ne veulent rien d’autre de moi que me sauter et dont je dois en permanence repousser les avances, je ne peux pas faire trois pas dehors sans qu’un mec me dise qu’il me trouve jolie et me propose d’aller boire un verre chez lui (ça m’arrive plusieurs fois par jour, de 3 à 8 fois par jour on va dire), l’autre jour un mec a même frappé à ma fenêtre à 4h du mat (je m’étais endormi avec la lumière allumé) pour me draguer. J’ai eu je ne sais même plus combien de menaces de viol et j’ai subi au moins autant de viols.

Je me suis pris je ne sais pas combien de charmes de magie rouge pour me séduire, et on m’a aussi proposé plusieurs fois de la drogue (surtout de l’alcool mais aussi des drogues illégales) gratuitement dans l’espoir de me sauter.

Et honnêtement si je suis grave en galère de thune pour me droguer et que je dois me prostituer pour de la ké de bonne qualité auprès de quelqu’un de pas trop moche, je ferai ma techno-pouffe sans hésiter.

En vrai je commence à comprendre les actrices pornos qui taffent parce qu’elles sont accro à l’héro. Moi j’ai pas envie de tester l’héro, d’autant que les opiacées c’est pas mon truc, mais la ké c’est une autre histoire… Bon enfin heureusement là je suis pas en galère de thune en ce moment, j’ai de quoi racheter de la ké quand j’aurai besoin.

J’ai toujours des traumatismes par rapport à mes viols, et des fantasmes de viols ultra-hardcore reviennent souvent me hanter. Et j’en ai marre. J’en ai marre surtout parce que je sais que la société toute entière attend de moi que je sois une pute et une salope.

Je l’ai déjà été et qu’il s’agisse d’un taff payé de pute ou d’un taff invisible de salope ça a attiré des gens dans des lieux commerçants, ils ont consommé du fait de ma présence, et ces commerces ont ensuite payé des impôts. Donc ouais l’état a touché de la thune sur ma disponibilité sexuelle, l’état a perçu plus de thune sur mon vagin que je n’en ai moi-même perçu (sachant que, comme le disait si justement une meuf qui me harcelait au collège, j’ai été une pute gratuite et une pute au rabais, puisque j’ai jamais touché beaucoup de thune de mon travail du sexe, en vrai j’étais beaucoup mieux payé en étant gosse, et je suis mieux payé en faisant de l’escorte sans baiser qu’en baisant contre rémunération).

Mais bref, j’en ai marre, je fais grève pour de bon. Et si pour ça je dois faire grève de socialisation je m’en fous. Je ne veux plus me faire draguer par des humain·e·s.

Auteur : juiveftransatypique

Je suis une personne trans de genre neutre d’origine juive neuroatypique et psychoatypique (plus d’autres trucs que vous ne savez pas :p )

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