Voyager avec un chat, la législation, Ou le validisme chez le vétérinaire

J’ai appris il y a peu les législations pour voyager à l’étranger hors UE avec son chat. C’est galère !

La théorie :

Il faut faire vacciner son chat contre la rage. Les données du vaccin sont stockées sur une puce électronique (donc faire pucer son chat). Prix : compter plus de 100€. Compter 2 à 3 piqûres (dont une grosse) selon si vous faites en plus ses rappels de vaccins.

Ensuite patienter 21 jours, puis retourner chez un vétérinaire au sein de l’UE. Il faut lui faire une prise de sang, qui sera envoyée dans un laboratoire en Allemagne. Compter plus de 200€. Compter une grosse piqûre, possiblement sous anesthésie générale (auquel cas cela fait 2).

Ensuite patienter environ un mois (à l’étranger si vous le souhaitez) pour recevoir les résultats. Repassez la frontière sans le chat avec le papier et son passeport et allez voir un vétérinaire de l’UE pour qu’il recopie le papier dans le passeport du chat. Retournez ensuite chercher votre chat pour passer la frontière avec ses papiers en règle.

Total : plus de 300€, 3-5 piqûres, possiblement une anesthésie générale, environ 2 mois.

La pratique :

Tenez bien votre chat en laisse ou dans son panier pour qu’il n’ait pas peur des chiens à la douane. Le passeport est un plus (pour faire marrer les douaniers).

Bref, c’est des lois à la con, faites pour emmerder ceux qui les respectent. Ou plus probablement c’est des lois pour les professionnels, qui font de l’import/export d’animaux. Après faites gaffe quand même, c’est pas impossible que la douane fasse des contrôles aléatoires, j’en sais rien.

Toujours est-il que l’expérience d’un chat de ma connaissance m’a fait constater le niveau de validisme de certains vétérinaires. Et puisque c’est l’une des rares disciplines médicales dont je n’ai pas dénoncé le validisme, allons-y.

Première étape du processus, la puce électronique. Déjà le fait de pucer un animal sans son consentement me semble très limite niveau éthique, voire carrément pas déontologique. Il s’agit quand même d’un implant électronique sous-cutané qui te cyborgise en contenant des données médicales sensibles lisible en clair par un simple lecteur de puce par le tout venant sans chiffrement des données.

Ensuite, la puce électronique fait mal. Il s’agit d’enfoncer un tube de plusieurs millimètres de diamètre (dans mon souvenir au moins 3-4mm) dans la peau à côté de la jugulaire sans anesthésie ni locale ni générale. Au moins pour le tatouage le chat est endormi, et même si les chats ont pas l’air de kiffer les trips sous kétamine, c’est pas douloureux.

Ensuite le fait d’enchaîner 2 vaccins et une puce en quelques secondes, ouille, de quoi traumatiser le chat.

Des différences France/étranger. D’ailleurs concernant les opérations sous anesthésie générale, en France c’est quoi ces conneries d’interdire qu’on reste assister à l’opération ? c’est spécifique à la france, il n’y a pas ça dans les autres pays.

Autre spécificité de la france (décidément mauvais élève niveau vétérinaire), la pression des lobbys. À l’étranger il y a une séparation nette entre médecin vétérinaire, pharmacien vétérinaire et vendeur de croquettes. La pression pour stériliser ou nourrir de croquettes n’est pas aussi poussée. Un vétérinaire une fois m’a même dit les yeux dans les yeux que les chats étaient faits pour manger des croquettes, et n’étaient pas adaptés à manger des souris…

La france n’a pas non plus le concept de visite de contrôle, c’est-à-dire que si l’animal va bien on ne paye rien même si le vétérinaire l’a examiné. Et en france les consultations vétérinaires sont assez chères, mais dans la norme pour l’europe je pense. Notez qu’il existe des mutuelles pour animaux, renseignez-vous.

Deuxième étape, la prise de sang sous anesthésie générale. Selon les vétérinaires et selon le pays, un chat «calme» ou «fou dangereux» n’a pas la même signification, et un chat pourra passer de l’une à l’autre catégorie selon le véto sans changer de comportement. Un petit feulement peut suffire pour avoir la prise de sang sous anesthésie générale chez certains, tandis que d’autres voudront faire faire des points de suture par le stagiaire débutant sans anesthésie sur un chat qui se débat.

Le dosage des anesthésiques varie aussi beaucoup d’un véto/pays à l’autre. Certain vont endormir profondément le chat, tandis que d’autres commenceront d’opérer alors que seul le curare fait déjà effet. C’est pourtant nettement visible quand le chat dort ou est juste paralysé. Mais beaucoup de vétos ne prêtent pas du tout attention à ça, malgré le traumatisme que cela peut causer. Le chat n’est pas non plus pesé avant anesthésie, ce qui se fait pourtant chez les humains, le dosage est donc très approximatif.

Les conditions de réveil sont également souvent négligées. Les chats apprécient peu les trips à la kétamine, contrairement aux humains ou aux chevaux. Ils ont donc besoin de conditions très paisibles, et de la présence familière et rassurante de leurs proches, de leur maison et de leurs couvertures préférées, pas de la présence d’une personne effrayante aux odeurs chimiques et qui leur a fait une piqûre qui les a mis dans les vappes.

Dans tous les cas, cette prise de sang, c’était encore des piqûres (anesthésique + prise de sang) pour un chat déjà traumatisé par les trois piqûres précédentes (+ 3 autres à cause d’une maladie).

Et c’est pas fini. Ce chat a ensuite été blessé. 2 points de suture sous anesthésie générale. Chez un mauvais véto, qui a exigé de le mettre dans une cage pour lui faire la piqûre d’anesthésique, et qui a laissé son stagiaire faire les points de suture. Un suffisait, mais il en a fait 2 car il s’était foiré sur le premier… Il a ensuite exigé que le chat soit mis sous collerette une semaine, alors que s’il avait prévenu de base que couture=collerette, vu que les points de suture n’étaient pas vraiment indispensables (la blessure était déjà refermée et en train de guérir), le chat aurait guéri tout seul.

D’ailleurs j’ai vu au cours de ma vie plusieurs vétérinaire qui étaient contre le fait de laisser un chat lécher ses blessures, par peur de l’infection. Wesh, c’est un chat, pas un chien. Sa salive est un puissant antiseptique. Avec un peu de miel en combo, ça désinfecte toutes les blessures. C’est effrayant ce niveau d’ignorance.

Pour finir sur une note positive, quelques fois on tombe aussi sur des bons vétos, qui savent palper le chat pour l’examiner plutôt que prescrire une radio, qui lui filent des vitamines en plus des antibiotiques quand il est malade, et qui ne font pas payer les visites de contrôle.

Pour conclure il y a du validisme aussi chez les vétos, surtout en france. Pas que dans la médecine pour humains. C’est tout le système qu’il faut changer.

Mes excuses publiques à Lucifer pour d’anciens articles

Je n’ai pas envie de relire tous mes articles pour savoir précisément desquels je parle. Simplement je réalise qu’un certain nombre de mes anciens articles sont des articles où je me plains, où je montre un mauvais exemple pour les jeunes et une mauvaise image des handicapés. Des articles où je n’assume pas mes choix et me plains comme s’ils émanaient d’une volonté extérieure. Des articles où je montre l’état de santé et psychologique déplorable que j’avais choisi d’explorer pour me faire du mal à moi-même, pour montrer qu’il était possible d’aller mal à ce point par choix, et où j’en exprime une certaine fierté. Des articles où je présente mes faiblesses non par force mais par espoir de plonger plus profond encore.

Ce que je veux, c’est montrer de la puissance. Montrer mes faiblesses parce que plus rien ne peut m’atteindre, avec courage et dignité. Montrer à ceux qui partagent mon vécu qu’ils peuvent en tirer fierté, et à ceux qui ne le partagent pas que ma vie est riche, et que j’aime être qui je suis, avec droiture gauchure.

Quelque part j’ai montré sans l’assumer de la jalousie, de l’envie et du dépit envers des gens dont la vie est moins riche que la mienne, parce que j’avais fait le choix de rejeter les choix. M’opposer de la sorte à Lucifer était une erreur, un mélange de témérité et de lâcheté. J’ai grandi et mûri depuis, et Lucifer a gagné ma confiance.

Je souhaite montrer la beauté de notre différence avec ceux qui ne saisissent ni la beauté ni la magie de ce monde, et ne savent pas s’écarter de la norme pour percevoir un monde à plusieurs dimensions. Redonner de la dignité à la lutte pour la survie, dans la douleur et près de la mort.

Redonner fierté à la cour des miracles que nous sommes. Quelque part nous sommes tous le roi de Thunes. Je présente donc au prince des enfers mes excuses pour mon manque de noblesse passé.

Loyales salutations anarchistes,