Laitue vireuse : je suis camé depuis que je sais marcher

L’autre jour je discutais avec un pote à la fois camé et botaniste qui m’a montré la laitue vireuse en m’expliquant comment la consommer et ses effets «c’est entre la weed et la ké mais avec plus d’effets hallucinogènes» selon ses mots.

Je me suis dit «oh je crois que je connais cette plante». Il m’a dit «attention l’odeur est dégueulasse». J’ai senti et je me suis dit «j’adore cette odeur, que de souvenirs ! je connais cette plante».

Il m’a dit qu’avec un tout petit peu de suc je n’aurais aucun effet et m’a prévenu que le goût était horrible et qu’il ne fallait surtout pas goûter parce que j’aurais le goût dans la bouche toute la journée.

J’ai goûté par curiosité et je me suis dit «que de souvenirs je surkiffe ce goût ça m’avait manqué, je connais clairement cette plante».

J’ai failli pleurer d’émotion de retrouver ce goût qui a bercé mon enfance et j’ai compris que j’avais dû en consommer vraiment beaucoup quand j’étais gosse. Parce que le goût est vraiment particulier et pour aimer faut vraiment en avoir abusé, et parce que tant de nostalgie me vient sûrement de beaucoup de souvenirs différents.

J’ai passé ma petite enfance à la campagne à jouer parmi les herbes hautes plus hautes que moi et à manger toutes les plantes qui me faisaient envie parmi les mauvaises herbes.

Et celle ci je crois me souvenir que quand j’avais soif j’en coupais une et je buvais tout le suc et après j’avais encore plus soif, et parfois je la mangeais complètement, tiges et feuilles comprises. J’avais ouï-dire que c’était comestible et que c’était une variété de pissenlit, du coup je savais que c’était pas toxique.

Les souvenirs que j’ai où je consomme cette plante j’avais genre deux-trois ans. C’était des petits plants mais ils faisaient presque ma taille.

Tu m’étonnes que je voyais des trucs pas nets, et que quand j’ai déménagé vers l’âge de 7 ans après je ne voyais plus rien. Peut-être même que c’était pas la seule drogue que je consommais d’ailleurs, vu le nombre de plantes avec lesquelles je jouais et que je mangeais. Si ça se trouve je ne suis même pas schizo en fait (enfin je veux dire pas de naissance).

En tous cas mes parents ont rien grillé, malgré le fait qu’ils étaient surprotecteurs. Faut dire que je faisais mes expériences tranquilles dans mon coin, surtout les mauvaises et que j’exprimais pas trop, je savais déjà cacher mes pouvoirs magiques à l’époque. Mieux que maintenant même.

Du coup ça me donne un indice sur ce qu’il faut que je teste pour retrouver mes pouvoirs de perception tels qu’ils étaient dans ma petite enfance. La prochaine fois que j’en trouve je (re)testerai pour voir ce que ça me fait.

Ce qui est chiant c’est que j’ai grandi, maintenant il risque de m’en falloir un plus gros plant que quand j’étais gosse pour les mêmes effets.

Et au passage si des moralisateurs tombent sur mon article et sont choqués qu’un enfant ait pu avoir accès à des drogues si jeune sachez que vous ne pourrez pas interdire à la nature d’exister.

Quand j’étais enfant j’étais très prudent et j’avais un très bon instinct et je connaissais très bien les plantes, comme la plupart des enfants qui grandissent à la campagne. Si j’en ai consommé c’est parce que je le voulais et parce que j’étais déjà sorcier à l’époque.

Et des plantes sauvages psychotropes en ville aussi c’est facile à trouver. C’est la nature et c’est une bonne chose, parce que les expériences surnaturelles sont importantes pour la santé. Le tout c’est de pas faire n’importe quoi.

Bref tout ça pour dire que j’ai hâte de me redroguer à la laitue vireuse, j’espère que je ne serai pas déçu et que je reconnaîtrai l’effet.