EDIT : si vous trouvez cet article trop long je l’ai découpé en plusieurs articles qui sont des versions améliorées des parties de cet article :
- «L’écologie est une science» ici
- «La simplicité volontaire c’est un truc de bourgeois» ici
- «Concept de décroissance, une mauvaise compréhension du capitalisme» ici
- «Le développement durable, une philosophie interclassiste sans autonomie des luttes anticapitalistes» ici
- «Pesticides Clones Brevetés et Organismes Génétiquement Modifiés» ici
- «Arguments contre les *OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) (je suis pour)» ici
- «Arguments contre les pesticides et alternatives en faveur de la biodiversité» ici
- «Arguments contre les semences clonées en agriculture» ici
- «Arguments contre les semences et gènes brevetés, pour un copyleft des semences agricoles» ici
- «Le nucléaire, pour ou contre ?» ici
Coucou tout le monde ! 🙂 Aujourd’hui je suis dans la journée où j’ai envie de lancer des pavés dans la mare, au sens figuré. Je vais commencer par définir ce qu’est l’écologie et ensuite j’indiquerai mon positionnement politique argumenté sur quelques sujets chauds.
Alors déjà l’écologie c’est une science à la base. C’est une sous-discipline de la biogéographie qui consiste en l’étude des écosystèmes.
Donc non l’écologie ce n’est pas une science humaine sous-discipline de la politique et de la sociologie comme certaines personnes le croient…
Si on voulait être *rigoureuseux (faire preuve de rigueur) on devrait parler pour cette dernière de géopolitique environnementale il me semble.
Décroissance* ou développement durable* ?
Ben ni l’un·e ni l’autre. Je définis d’abord les termes.
Simplicité volontaire*
La décroissance va généralement de pair avec le concept de simplicité volontaire, qui consiste à se contenter d’un minimum de ressources pour vivre en autarcie et qui revient à la manière dont les bourgeois conçoivent la pauvreté *romanticisée (vue de façon essentialiste comme quelque chose de romantique) avec
- un toit sur la tête dont t’es proprio (la propriété c’est le vol ! dsl c’est un peu hors contexte mais je voulais le placer),
- une maison de bois avec cheminée,
- un jardin,
- de la bouffe à volonté,
- des animaux éventuellement,
- une absence de contraintes sociales
- et une vie sans avoir à travailler autrement qu’en produisant sa nourriture…
c’est sûr que tout le monde a la thune de faire ça… *ironique* tout ça pour essayer de compenser de façon moralisatrice la pollution émise par les multinationales.
Décroissance*
La décroissance est une idéologie consistant à penser que les problèmes sociaux soulevés par une étude de l’impact de l’environnement sur les populations ne sont pas dus au capitalisme*B* en tant que système de domination hiérarchisé qui privilégie les patrons par rapport aux *travailleuseurs (personnes ayant un travail) (chouette une tranche de marxisme !) mais à la course effrénée au profit et à la croissance.
Ici ce n’est donc pas le capitalisme qui est remis en cause mais bien la forme qu’il prend, à savoir le capitalisme national(iste) et les rapports de compétitivité entre pays dans un régime mondialisé.
En effet d’autres formes de capitalisme sont à l’inverse promues par *certain·e·s décroissant·e·s (certaines personnes pratiquant la décroissance) comme le troc, les coopératives, la vente de produit non concernés par l’obsolescence programmée, les marchés locaux où on paye en sourires, etc.
Selon moi la décroissance risque d’engendrer une régression des sciences et techniques ce qui ne me semble pas favoriser l’apparition d’un contexte social propice à une révolution sociale. Et la simplicité volontaire désigne comme coupable le *prolétariat (ensemble des personnes qui ne sont pas bourges) alors que c’est la première victime du capitalisme qui est le système qui engendre les problèmes que dénoncent les *décroissant·e·s (personnes pratiquant la décroissance).
Développement durable*
Le développement durable est au contraire un système productiviste qui consiste à considérer que le capitalisme actuel n’a aucun problème social si ce n’est individuellement et qu’il suffit que chaque patron promeuve des initiatives locales pour verdir son logo pour que tout aille mieux dans le meilleur des mondes (pour les bourgeois).
C’est donc une idéologie contre-révolutionnaire puisqu’elle place les patrons à l’initiative d’améliorer les conditions de vie (au sens large) des *travailleuseurs (personnes qui travaillent).
Comme si ça pouvait fonctionner… Les patrons n’ont pas intérêt à dépenser de la thune pour des trucs qui n’ont pas d’influence directe sur leur vie.
Une grève efficace peut les forcer à reconsidérer leurs intérêts en mode rapport de force, mais compter sur ton gentil patron pour montrer l’exemple ça marche pas…
Donc ni décroissance ni développement durable mais anticapitalisme et grève générale !
*OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) : Pour ou Contre ?
Ben encore une fois c’est entre les deux. Je définis d’abord.
Organisme Génétiquement Modifié
C’est un organisme vivant dont on a modifié une partie du *matériel génétique (des gènes).
Ça peut se comprendre à un sens large (incluant toutes les espèces cultivées/élevées depuis longtemps et sélectionnées génétiquement pour ce faire) ou à un sens très restreint (uniquement les espèces dont la modification a été faite par une technique impliquant des *enzymes (protéines qui coupent les gènes) pour couper les gènes et des *rétrovirus (virus qui peut mettre ses gènes dans une cellule) pour les implanter, des *canons à ADN (machines qui bombarde de gènes un organisme pour insérer les gènes dans le noyau des cellules) ou tout autre technique complexe nécessitant du matos et du capital culturel).
Organismes Génétiquement Modifiés et Pesticides Clones Brevetés
On peut aussi faire la distinction entre *OGM (Organisme Génétiquement Modifié) et *PCB (Pesticide Clone Breveté), le dernier étant le cas particulier d’*OGM (Organisme Génétiquement Modifié) au sens large produit par une multinationale (par exemple Monsanto, Bayer, Syngenta, BASF, Dow, Dupont, …).
Arguments contre les *OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)
Je n’ai aucun argument moral contre telle ou telle technologie puisque je n’ai pas de morale (ou du moins j’essaye de me débarrasser de la mienne parce qu’elle m’est totalement inutile et m’empêche parfois de faire complètement ce que je veux, ce qui craint).
Scientifiquement parlant donc les *OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) sont une avancée technique utile et je ne peux avoir comme argument contre que «quand est-ce qu’on a des imprimantes à *ADN (acide désoxyribo nucléique, autrement dit le code génétique) ? ça met trop longtemps, avec la science pré-révolutionnaire réservée à une élite sociale ! ».
Par contre les *PCB (Pesticides Clones Brevetés) c’est une autre histoire.
Arguments contre les *PCB (Pesticides Clones Brevetés) contre hautes technologies de l’agriculture biologique
Pesticides
Déjà les pesticides c pas très utile en terme agricole comme sanitaire.
Il existe des modes d’agricultures (sérieus, il y a de ces innovations en agriculture, c un domaine où il y a des trucs super avancés, surtout dans le bio/permaculture/biodynamie/agriculture urbaine genre
- les *Effective Microorganisms bokashi (liens en anglais) ou microorganismes efficaces bokashi (le bokashi est une technique de microorganismes efficaces pour le compost, il s’agit d’un terme japonais puisque les microorganismes efficaces ont été inventés par un japonais),
- la méthode Fukuoka (trigger : je ne suis pas en mesure de garantir que ce lien ne soit pas raciste vu que c’est un lien occidental qui parle d’une méthode japonaise d’agriculture)
- l’agroforesterie,
- le jardin forestier) qui permettent de s’en passer et d’augmenter les rendements ainsi que la qualité de la production.
Par exemple
Et puis mettre du poison dans la bouffe c’est pas le truc le plus pertinent pour un mode d’agriculture durable…
Clones
Ensuite les clones appauvrissent les espèces sélectionnées en les rendant à la fois moins diverses/variables donc moins de choix mais surtout moins d’adaptabilité aux conditions difficiles et donc un rendement moindre au final.
Sérieus les céréales à paille haute c’est n’importe quoi, à long terme les céréales à paille courte ont un rendement meilleur parce que malgré un risque de concurrence face aux *adventices (terme valorisant pour parler des «mauvaises herbes» c’est-à-dire des plantes sauvages) et le nombre plus faible de grains par tige il y a plus de plants qui survivent avec une tige/paille courte (ou plus précisément à faible allongement des *entre-nœuds (de la tige, basiquement) ) qui offre une meilleure résistance au vent et du coup elles *versent moins (elles s’affaissent moins à cause du vent) (même lien que précédent) et puis *«[elles] privilégie[nt] la mobilisation de matière organique vers le grain» (elles aident la nourriture à monter au grain depuis la terre).
Brevetés
Enfin les brevets mettent pleins *d’agricultriceurs (de personnes pratiquant l’agriculture) dans des conditions très précaires et enrichissent les multinationales tout en ayant également l’inconvénient d’accorder peu de liberté aux *agricultriceurs (personnes pratiquant l’agriculture) :
- pas de possibilité de replanter ses semences (liberté 0 ou liberté zéro) ,
- ni de les rebidouiller génétiquement/étudier comment ça marche (liberté 1),
- ni de les redistribuer (liberté 2),
- ni par conséquent de distribuer des graines qu’on aurait modifiées soit-même (liberté 3).
Les libertés sont numérotées en fonction des libertés du logiciel libre.
Du coup je suis pour des *OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) libres non *PCB (Pesticides Clones Brevetés) 🙂
Le nucléaire : Pour ou Contre ?
Ben déjà nucléaire c’est pas précis… La *fission (particules qui se coupent) à l’uranium, la fission au thorium et la *fusion (particules qui se collent) c’est pas du tout pareil…
Fission à l’uranium
La fission à l’uranium comme pratiquée aujourd’hui ça fuit de partout, ça produit des déchets, ça pille le Sud économique (genre l’Afrique) pour s’approvisionner, c’est pas idéal. Ça a l’avantage (comme toutes les autres formes d’énergie nucléaire) d’être de l’énergie produite en permanence (les techniques de stockage actuelles sont assez peu performantes) et gratuitement une fois le carburant installé.
Fission au thorium
La fission au thorium ça produit moins de déchets et le carburant est plus facile à trouver mais ça produit quand même des déchets… C’est donc une solution intermédiaire qui peut valoir le coup/coût.
Fusion
La fusion ne produit pas de déchets, est plus stable/moins dangereux. Les deux inconvénients c’est que le carburant est un peu compliqué à extraire (le deutérium et le tritium sont des molécules d’hydrogène plus lourdes, donc il y en a dans la mer mais c’est en très faible pourcentage, il faut donc brasser beaucoup d’eau) et ça nécessite une source d’énergie pour le lancer.
Du coup le jour où on réussira à faire la fusion froide ce sera trop méga super ! 🙂