Responsabilités humaines et végétales dans la guerre environnementale

Sur fond jaune, d’un côté des fruits (pomme, cerises, noix), des champignons, des insectes, des grenouilles et un éléphant. Au centre des arbres feuillus. À droite des palmiers, une tasse de thé et de café, une banane, un taureau noir typé sud-américain, des constructions en bois, des outils de bricolage, des grosses pièces de monnaie, une munition d’arme et un tank qui crache des flammes, tourné vers les arbres du centre. image faite par tuxpaint.

Quand tu coupes un chêne multicentenaire pour planter du maïs tu es responsable de la mort du chêne. Mais es-tu le seul à avoir des responsabilités dans ces crimes de guerre ?

C’est de ça que je veux parler dans cet article. On sait depuis longtemps que co-évolution, symbiose, parasitisme, domination et manipulation mutuelle de nos esprits et de nos gènes c’est un peu pareil… Je m’explique. La responsabilité et la place des choix et des actions des autres espèces vivant sur notre planète sur notre histoire est démontrée. Nous ne sommes pas les seuls sur cette planète à faire des choix qui ont des conséquences sur l’histoire évolutive des autres espèces. Une vidéo très intéressante de DirtyBiologie parle de l’influence des avocats sur l’histoire de l’humanité. Si vous ne l’avez pas vue, je vous la recommande, comme ça on part d’une base commune.

Évidemment, pleins d’autres espèces ont eu une influence sur notre espèce. Nous sommes des primates, nous vivons (de base) dans des forêts voire dans les arbres, nous fabriquons des maisons en bois, et avons aux arbres une relation assez charnelle, allant jusqu’à sucer leurs petites graines avant de les aider à se reproduire après les avoir fertilisées de l’eau de notre salive et soigneusement enfoncées dans des trous dans le sol, où nous avons au préalable enfoncé nos doigts… Bon j’exagère la formulation exprès, on est pas tous à ce niveau de dendrophilie, mais c’est pour que ce soit plus clair qu’on est assez intime avec les arbres depuis des millions d’années.

À ce niveau d’intimité, c’est pas étonnant que dans nos guerres nous soyions alliés avec d’autres espèces végétales. Dans une conception druidique du monde on considère que lorsqu’il y a une inondation ou un incendie dans une forêt c’est une guerre entre les esprits de l’eau (respectivement du feu) et ceux des arbres, et beaucoup de guerriers n’hésitent pas à se placer en position de combat devant leurs arbres ou forêts sacrées épée au clair devant les vagues d’éléments déchaînés, se battant à l’épée contre l’armée d’élémentaires qui attaque ses arbres. Évidemment ça peut être plus efficace de faire appel à d’autres élémentaires, mais pour ça faut un druide à portée de main.

En conservant ce paradigme, on observe les changements climatiques et environnementaux et les dérèglements écologiques comme étant une guerre entre espèces voire entre biotopes, entre écosystèmes. Avec un jeu d’alliances militaires aussi complexe que dans les guerres humaines (pour ceux qui sont biberonnés aux films états-uniens avec un gentil et un méchant, je vous conseille Gundam Wings, au bout de quelques épisodes vous ne comprendrez plus rien, sinon que la guerre c’est un truc compliqué avec pleins de factions dans tous les sens). ^^

Or selon moi cette guerre environnementale est principalement une guerre entre la forêt primaire (forêts pluviales notamment) et ses ennemis, par continent :

  • Afrique : Côte d’Ivoire – bananiers, cacaoyers, hévéa, palmiers à huile, cocotiers, caféiers, Zambie – maïs, Cameroun – palmiers à huile, cacaoyers, hévéas, Éthiopie – caféiers, Madagascar – riz (méthode du tavy), Kenya – thé, blé, sucre, tabac
  • Amérique du Sud : Équateur – balsa pour fabriquer les pales des éoliennes et palmiers à huile, Colombie – coca, opium, weed, Bolivie – soja, Brésil – café, canne à sucre, soja, Costa Rica – bananiers, canne à sucre, caféiers, cacaoyers (même si la forêt a gagné quelques batailles tactiques notamment avec l’aide de la vanille), Haïti – caféiers, hévéa, Pérou – coca
  • Europe : beaucoup dûe au besoin de bois et aux constructions, peu d’études sur les causes
  • Asie du Sud-Est : Indonésie – palmiers à huile, Bornéo – palmiers à huile, Laos – bois de fer, acajou, pin, sapin d’eau, teck, Malaisie – palmiers à huile, durian, Sri Lanka – caféiers, théiers, hévéa, quinquinna, riz, Thaïlande – palmiers à huile, théiers, maïs, manioc, canne à sucre
  • Océanie : Australie – canne à sucre, bananiers, blé, orge

Le bananier est originaire d’Inde, de Mélanésie et d’Indonésie. Le cacaoyer est originaire du Mexique. Le caféier est originaire d’Afrique de l’Est (Éthiopie) pour l’arabica, d’Afrique tropicale centrale et occidentale (Côte d’Ivoire) pour le robusta. L’hévéa est originaire d’Amazonie. Le palmier à huile est originaire du golfe de Guinée, en Afrique occidentale tropicale. Le cocotier serait originaire d’Asie du sud-est, mais on n’est pas sûrs et ça fait longtemps qu’il est présent dans tout le pacifique. Le maïs est originaire du Mexique. Le riz vient de Chine, mais est présent dans toute l’Eurasie depuis longtemps.

Des virus participent aussi aux conflits, soit sous forme d’arme génétiques dévelopées par des factions de plantes et animaux par leurs bactéries symbiotiques ou parasites, soit de leur propre initiative (exemples : rage, ebola, lyme, nipah, Corona-chan, …).

Un animal responsable à lui seul d’une grande partie de la déforestation c’est la vache à viande notamment au Brésil et en Argentine. Et c’est sans compter les insectes xylophages comme les scolytes.

La guerre ce serait donc d’un côté le maïs (notamment en europe), le soja (notamment en amérique du sud), les palmiers à huile (notamment en amérique du sud), le balsa (cultivé en équateur pour fabriquer les pales des éoliennes) qui sont plus ou moins alliés mais mènent chacun leur guerre et de l’autre les arbres du biotope originel, comme selon la région les chênes, les cèdres, …

Beaucoup de géopolitique et de géoéconomie mondialisée complexifient les factions. Par exemple :

  • ikéa par le biais d’industriels chinois déforeste la sibérie contre l’avis de la population russe
  • en Australie l’eucalyptus géant est abattu pour faire du papier, mais aussi pour faire de la place pour l’élevage
  • en Inde, la déforestation menace les essences rares d’arbres très recherchées, à Madagascar aussi, au Pérou
  • Les éléphants dans la région du Sahël sont des alliés contre la désertification, aidant par leurs déplacement à créer des zones d’ombres irriguées et enrichies en nutriments pendant les heures chaudes et sèches du jour favorisant la pousse des arbres.
  • au Nigéria, RDC, au Népal, en Nouvelle-Zélande, Papouasie Nouvelle Guinée, Philippines, Roumanie, Sibérie, Taïwan, États-Unis, Italie, Finlande et pleins d’autres pays la déforestation est (principalement) causée par le besoin en bois, notamment pour la construction (et dans une moindre mesure l’exportation, le charbon, le bois de chauffage, les bois pas chers pour les emballages, etc…)
  • au Pérou un allié de la forêt est Fusarium oxysporum qui infecte le plans de coca (mais aussi les bananiers, cotonniers, melons, tomates…)
  • la déforestation au Viêt-Nam c’est un peu particulier, c’est dû à l’agent orange pendant la guerre. au Cambodge c’est dû aux mines antipersonnelles et aux conflits…
  • les mines de métaux et de roches ont également un impact important : en Guyane française c’est l’orpaillage illégal qui menace la forêt. Au Chili c’est l’extraction de salpêtre et d’argent, le bois de chauffe, et la méthode paradas d’extraction du nitrate à partir du caliche par lixiviation (on dissout des éléments d’une roche dans de l’eau et on récupère l’eau). Au Japon c’est le bois de construction et les mines (fer, cuivre, céramiques).
  • Sont alliés contre le café Hemileia vastatrix et autres champignons, mais aussi insectes

La cause principale de déforestation est la colonisation finalement. Parmi les peuples responsables de la plupart de la déforestation dans le monde on peut citer : Chine, Angleterre mais aussi États-Unis et Japon.

J’ai commencé mon article avec dans l’idée de considérer que s’abstenir de manger du maïs, du soja ou de l’huile de palme pendant certaines périodes (en mangeant à la place beaucoup de fruits locaux voire sauvages non issus de la déforestation) avait un impact sur l’engagement écologique en rendant les gens génétiquement plus écolos. À la place j’ai découvert que le bois bas de gamme, les métaux, les produits du commerce triangulaire, le papier, la cocaïne, les bœufs, les éoliennes et les guerres militaristes coloniales se battaient contre des champignons, premiers généraux de la forêt primaire, aidés d’insectes, d’éléphants et d’ingénierie génétique…

C’est pas trop ce à quoi je m’attendais mais c’est intéressant.

Au passage pour ceux que ça intéresse, notamment vu que j’ai pas pu faire tous les pays, un indice permet de classer les pays par niveau de déforestation : le Forest Landscape Integrity Index, ou Indice d’intégrité du paysage forestier.

Source principale pour cet article : Deforestation by continent (wikipédia anglophone), les liens internes et externes de cet article, et des articles consultés au hasard sur le net.

Dsl si l’article est un peu décousu, j’ai galéré à en rédiger une trame cohérente, vu les surprises que m’ont réservées mes recherches par rapport à l’angle initial que je voulais aborder.

Je n’ai pas détaillé ce que j’ai trouvé sur les différences entre agriculture sur brûlis et essartage car j’envisage (si j’ai le temps) de faire un article spécifique sur ce thème.

Auteur : juiveftransatypique

Je suis une personne trans de genre neutre d’origine juive neuroatypique et psychoatypique (plus d’autres trucs que vous ne savez pas :p )

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