Dans cet article je vais résumer pour aller plus vite. Je pourrai reparler de tous ces sujets un peu plus en détail dans des articles ultérieurs, sur ces thèmes, de toute façon ce sont des thèmes dont je vais parler beaucoup plus maintenant puisque ces thèmes sont complètement négligés par le milieu militant, ou du moins par ceux où j’ai traîné.
Le début de cette trilogie d’article est disponible ci-dessous :
Partie 1 : les sujets dont il parle trop
Partie 2 : quelques sujets vraiment importants
Le milieu militant exploite complètement les moins valides de ses membres sans se préoccuper le moins du monde de connaître leurs besoins basiques, de créer un réseau de solidarité.
S’assurer que ses militants ont mangé aujourd’hui, ont un toit pour dormir ce soir, ont assez d’argent pour remplir leurs nécessités (genre savon, serviettes hygiéniques, capotes, médocs, drogues, etc), n’ont pas planifié de se suicider le soir même, dans quel état psychologique ils sont, quel est leur état de santé, sur quels points ils auraient besoin d’aide, etc c’est genre la moindre des choses.
Donc si tu demandes à tes amis comment ils vont (pour de vrai, pas de manière phatique), que tu t’assures qu’ils ont à manger, un toit pour dormir le soir, qu’ils ne sont pas sur le point de se foutre en l’air et qu’ils ne sont pas en gros manque de thune tu seras bien plus utile que les milliers de personnes qui se sont réunis à la dernière manif x pour sniffer des lacrymos, randonner avec des drapeaux en chantonnant et dealer des bouts de papiers illisibles.
- tirer des leçons du passé
Il y a des milieux politiques où on t’enseigne l’histoire des luttes, mais déjà c’est loin d’être tous et ensuite c’est souvent beaucoup plus dans une perspective de faire de ses militants une élite par le capital culturel que de tirer des leçons du passé. Pourquoi personne ne se demande «merde pourquoi telle révolution a foiré ? qu’est-ce qu’ils ont fait de travers et comment s’améliorer stratégiquement ?».
D’ailleurs dans la même veine, on parle tout le temps des luttes mais dans le milieu militant on ne lutte pas. Des fois on se fight avec les keufs ou avec des fafs mais la stratégie est complètement laissée pour compte. Le combat de rue et la guerre de classe c’est pas pareil. Bon en Bretagne j’ai l’impression que les gens sont un peu plus stratégiques qu’à Paris, c’est pour ça que les mouvements tiennent mieux, mais la stratégie ça devrait être la base.
Les analyses sociologiques c’est bien gentil 5min et ça peut être utile pour s’organiser mais la base c’est la stratégie. Une conférence ou une assemblée générale en milieu militant devrait parler de stratégie 80% du temps au moins. Ça concerne tout le monde, ça ne devrait pas être relégué en comité de mobilisation/action obscurement antidémocratiques.
Ce qui signifie aussi que les keufs, les psys et les bourges infiltrés devraient être interdits d’assemblées générales, et que par conséquent les analyses sociologiques devraient servir à les reconnaître (c’est pourtant pas dur) pour les téj, et à analyser et reproduire ce qui les fait fuir pour que la réu puisse se tenir sans les attirer.
Ce serait quand même plus utile que d’empêcher d’entrer tous les gens qui ont une gueule de mec, incluant des prolos atypiques raciser.
La stratégie c’est assez large.
Il faut déjà s’assurer de si il y a un danger de mort ou de blessure immédiat (attaque de fafs par exemple) et auquel cas la lutte doit être en mode survie organisée, on regarde les armes qu’on a, on s’entraîne tous ensembles à s’en servir et on les répartit égalitairement, on regarde les lieux vulnérables et on se choppe une base stratégique, et il faut que ce soit fait de façon démocratique
(il faut que les gens se relayent de façon strictement proportionnelle à leurs capacités et cuillères, que chaque personne puisse décider de fuir plutôt que combattre sans que ce soit dangereux pour les autres, que chaque personne puisse choisir librement du lieu où elle sera lors de l’attaque sans que les autres le lui imposent, etc).
Si il n’y a pas de danger de mort/blessure immédiat il faut établir une liste de revendications et de moyens pour les obtenir. Une fois cette liste faite, il faut trouver des gens qui ont les mêmes revendications que soi (par exemple avoir du pain ce soir comme dans la plupart des insurrections populaires qu’il y a eu), s’organiser et faire une réquisition populaire de ses droits.
Tu veux du pain ? Tu prends la fourche que tu utilises pour pailler ton champ, tu vas à la boulangerie et tu te sers. C’est comme ça que ça marche une révolution, et ça sert à rien de l’attendre comme le messie, elle viendra si tu te sors les doigts du cul (à plusieurs, si tu le fais seul tu vas directement à la case prison sans toucher ton smic, merci monsieur monopoly).
- le travail invisible et la double-journée
Déjà dans le milieu militant je n’en ai entendu parler qu’en milieu féministe alors que ça concerne tout le monde, notamment les atypiques quel que soit leur genre.
Ensuite je n’en ai entendu parler qu’en milieu féministe prolo parce qu’en milieu bourge ou interclassiste tout le monde s’en bat la race et casse les couilles avec la représentation et comment tel jeu vidéo est horriblement sexiste parce qu’il a le malheur d’être un jeu vidéo et en plus de représenter des personnages atypiques.
Le travail invisible c’est tout ce que tu fais dans ta journée, qui est chiant, relou et/ou coûteux en énergie, en temps et en cuillères mais pour lequel tu n’es ni payé ni même récompensé par de la reconnaissance mais juste accueilli par de l’indifférence ou du mépris parce que «c’est normal de le faire» ou parce que «tu n’en fais pas assez».
J’aime bien le slogan «prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ?». J’aimerais bien une version antivalidiste aussi mais je vois pas comment le formuler.
Nan parce qu’ils sont bien gentil avec «ouvriers» par ci et «travailleurs» par là mais qui est-ce qui fait progresser la recherche scientifique gratuitement en numérisant le savoir de l’humanité ou en bossant gratuitement à la création d’un immense algorithme intelligent de reconnaissance d’images ? Réponse : c’est souvent des chômeurs qui glandent sur internet et remplissent des captcha.
Qui est-ce qui produit la plupart des mangas, mais aussi une grande quantité de musiques (notamment gothiques), d’œuvres culturelles au sens large ? Des gens internés en hôpitaux psychiatriques ou juste des prolos atypiques ultra-précaires et sous-payés.
Qui est-ce qui soufflent ou se font piquer toutes leurs idées par des connards de bourges science-académiciens ? En grande majorité des sans domicile fixe.
Et même sans parler de productivité quand tu passes tes journées à faire semblant d’être quelqu’un d’autre pour faire plaisir aux valides, à essayer de faire sans aménagements dans le stress et sous pression des trucs qui du coup te coûtent dix fois plus que tout le monde (et je parle au sens très large, simplement se forcer à ne pas mourir ou encore supporter l’existence ça compte, c’est pas seulement les gros trucs genre faire ses lacets ou se faire un œuf sur le plat), juste respect.
Et si tu n’y arrives pas ben c’est normal en fait, c’est pas fait pour que tu y arrives c’est fait pour te faire chier. Et ça marche. Et les milieux militants s’en contrefoutent et t’en imposent plus encore.
- droit à la paresse et antiproductivisme
Dans les milieux militants où j’ai traîné la logique générale était complètement productiviste. Le mieux qu’ils ont fait c’est avoir 2-3 personnes en leur sein pour recommander et même prêter «le droit à la paresse» de Lafargue et «travailler moi jamais» de Bob Black (pour les plus flemmards je recommande plutôt le deuxième, il est plus facile à lire.
Mais je n’ai jamais vu personne pour te dire que si ton militantisme ressemble à du travail c’est qu’il est préférable de s’arrêter et de faire grève définitivement du militantisme. Là curieusement quand il s’agit de passer à la pratique il n’y a plus personne…
Les manifs je trouve que ça sert vraiment à rien. Les grèves en revanche, ça c’est utile. Pour moi se syndiquer sert majoritairement à faire grève, et les seules raisons pour moi d’aller au taff ou à la fac sans que ce soit à reculon c’est pour bloquer quand je fais grève, surtout s’il y a à boire et à manger (même si je ferais mieux de rester chez moi par flemme dans ces cas-là, surtout si c’est pour bloquer avec un milieu interclassiste contenant des bourges).
Mais les meilleures grèves sont celles que tu fais par flemme. Une trève collective
en mode «j’ai envie de chanter des chants de noël et réveillonner tranquille» comme celle des soldats de la première guerre mondiale,
en mode «putain il fait beau dehors et si on séchait l’école/le taff» comme mes camarades de classe ont fait à plusieurs reprises au lycée (c’était sympa aussi pour les non-grévistes puisque quand le prof faisait cours pour 4 élèves en général il faisait grève des cours chiant et soit on n’avait pas cours, soit il faisait des jeux),
en mode culturel genre «ah non désolé c’est l’heure de la sieste/du thé/c’est férié dans ma religion (d’ailleurs ça arrange aussi les collègues d’autres cultures de soutenir et de prétendre qu’eux aussi ils sont de cette culture ou l’apprécient), etc»,
en mode «nan mais ils croient vraiment que c’est faisable de se lever à des heures pareilles ?» comme 5 à 10% de ma classe l’a toujours fait (surtout à la fac), beaucoup plus les lendemains de teufs où la majorité de la classe était conviée
en mode «c’est pas obligatoire» comme pour les cours en amphi à la fac,
en mode dépression genre de nombreuses grèves générales d’esclaves dans les plantations,
en mode jeux vidéos/tv sur l’ordi/réseaux sociaux/etc (genre tu es présent en cours/au taff mais tu fais grève de ton attention parce que tu fais autre chose de plus intéressant), je n’ai vu pour l’instant qu’en version initiative isolée par des atypiques sauf en amphi/en td sur l’ordi ou c’est généralement collectif quand le cours est chiant, avec une ou deux personnes qui se relaient pour prendre le cours pour le reste de la classe,
etc.
Il existe également des grèves ciblées par population (femmes, chômeurs, handicapés, etc), des grèves de travail invisible (tâches ménagères, sexe, sourire, militantisme, politesse, passing valide, etc), des grèves partielles (grève des heures supp non payées, minutes de silence commémoratives spontanées, port de brassard «en grève» au taff, etc).
Bref faire grève c’est la vie, d’ailleurs mon idéal c’est d’être tout le temps en grève de tout taff que je fais.
Le milieu militant ne parle que des travailleurs. Les chômeurs et autres personnes qui vivent d’allocs ou ne peuvent même pas en toucher, les stagiaires, les gens en formation, les gens qui font du bénévolat, les gens enfermés par le système, les gens en arrêt de travail longue durée (congé maladie/atypie par ex), les mendiants, les gens en service civique/wwoofing/toute autre forme de travail mal ou non rémunéré, les enfants à l’école, les vieux à la retraite, les gens en reconversion professionnelle, etc, ils s’en balancent.
En deux-trois ans de militantisme intensif et par conséquent plusieurs centaines de réus militantes (putain sérieusement c’est des centaines d’heures de perdues pendant lesquelles j’aurais mieux fait de jouer aux jeux vidéos, pourquoi je me suis imposé un truc pareil ? ah oui, personnalité masochiste) auxquelles j’ai assisté j’ai entendu cette critique venir de quelqu’un d’autre que moi (et par conséquent être pour une fois un peu écoutée) que deux fois.
- la tyrannie de l’absence de structure et système de prise de décision
La tyrannie de l’absence de structure c’est une expression très obscure pour dire basiquement que si tu définis pas des règles pour forcer la démocratie à se faire ça devient la loi du plus fort (ou plus précisément la loi du plus privilégié, c’est-à-dire du plus bourge).
C’est un argument que sortent la majorité des gens qui sont contre l’anarchie parce qu’ils confondent anarchiste et toto/insurrectionnaliste. Si on se base sur le milieu militant ils ont pas tort, moi c’est avant de le connaître que j’ai commencé à me définir comme anarchiste, au sens d’idéologiquement proche des anciens penseurs anarchistes genre Kropotkine, Emma Goldman, Élisée Reclus ou encore Louise Michel par exemple même si je n’ai pas lu leurs écrits, mais je connais en gros leurs idées.
Mais en milieu militant c’est super rare que des gens fassent «eh mais vous là vous avez pas un peu trop de pouvoir ?», sauf évidemment si c’est envers une personne narcissique (qui n’a aucun pouvoir mais essaye de se faire croire qu’il est le chef du mouvement) comme prétexte pour la téj. J’ai malheureusement constaté ce genre de situations un nombre de fois assez hallucinant (au sens figuré), et pas que envers moi, la plupart des narcissiques que j’ai croisés dans le milieu militant se sont fait téj de cette façon.
Par contre le bourge de service qui a un méga capital social, passe son temps à castoriser (baiser pour recruter, oui comme dans une secte, je me suis moi-même fait castoriser à plusieurs reprises) pour l’orga, a un tel capital culturel (genre connaît un peu l’histoire du militantisme et a lu quelques bouquins imbitables) que personne n’ose remettre en question ses compétences en militantisme malgré que c’est un bourge ni le téj parce qu’il est en apparence très sympathique, etc lui il est intouchable et toute personne remettant son pouvoir en question se fait téj.
Pourtant ce serait tout simple de faire partir ou d’enlever tout pouvoir à ce genre de petits cons (c’est ambigu aussi je précise, c’est du masculin neutre, j’ai croisé beaucoup de meufs aussi dans ces rôles là). Ils suffit tout simplement de définir des règles très strictes de prise de décision. Si tout est codifié le premier bourge venu ne peut pas tout foutre en l’air et en général il préfère ne pas rejoindre le truc.
Il existe plusieurs modes de prise de décision : le consensus, le vote à majorité 50%, le vote à majorité 75%, le vote à scrutin majoritaire, etc.
Dans le milieu militant j’ai constaté que statistiquement il fallait être taré pour vouloir réfléchir aux modes de prise de décision et à faire un mouvement démocratique. Comme de par hasard.
C’est une question cruciale le mode de prise de décision, c’est un des trois trucs avec la stratégie martiale et la catégorie sociologique (à l’initiative du mouvement et présente) dans le mouvement qui va décider si ton mouvement tient bon ou se pète la gueule.
- les taffs précaires réservés aux renois
En milieu militant on parle des profs, des cheminots, des étudiants, des ouvriers à l’usine, des facteurs, des personnels hospitaliers, quelquefois des dockers, des keufs, bref pour savoir de qui on parle suffit de regarder les grosses branches de la CGT ou de SUD.
En revanche tout ce qui est femmes de ménages, éboueurs, ouvriers dans les abattoirs, etc personne n’en parle alors que leurs luttes sont sacrément plus intéressantes, sans vouloir émettre de jugements de valeur envers les pauvres infirmières d’hôpitaux psys ou conventionnels, les pauvres profs ou encore les pauvres keufs dont le boulot répressif est si contraignant (sic).
D’ailleurs je voudrais pas dire mais si les antispécistes en avaient vraiment quelquechose à foutre du sort des animaux leur priorité ce serait de remplir les caisses de grève des travailleurs des abattoirs pour que leurs grèves dure le plus longtemps possible.
Alors il y a certains morceaux du milieu militant à être spécialisés dans la question (généralement ceux qui militent pour le revenu universel de base pour tous) et le reste du milieu militant s’en branle. Si t’es un chômeur tu as du temps libre donc aucune excuse pour sécher les manifs, c’est tout ce qu’il vont en retenir.
Si tu perds tes allocs parce que pôle emploi veut te faire chier ils s’en foutent, il faut pas compter sur eux pour t’aider.
- les œuvres culturelles populaires surtout atypiques
En milieu militant tu es vite submergé de tracts complètement incompréhensibles et de gens qui veulent te faire acheter des bouquins encore plus incompréhensibles écrits par des universitaires bourges qui racontent de la branlette intellectuelle pour se faire mousser.
Par contre les bouquins-tracts et œuvres-tracts version prolos atypiques (mangas, comics, musiques) et plus largement qui plaisent aux prolos atypiques (vidéos, films, séries, jeux vidéos, voire romans de SF/fantasy, etc) là pour le coup ils ne sont jamais cités sauf de temps en temps pour prétendre qu’ils sont horriblement oppressifs et qu’il faut les interdire.
- les difficultés masculines
Dans la vie de tous les jours la plupart des gens savent qu’il y a des choses qu’un homme ou un garçon peut être mal à l’aise de dire devant des femmes
(qu’il s’agisse de trucs physiques genre problèmes de prostate, éjaculation, bander en public, etc auquel cas ça peut être un peu différent pour les personnes trans, ou de problèmes plus psychologiques genre dévirilisation, séduction et personnes qui nous plaisent (différent pour les non-hétéros), envie de se fight pour jouer, comment se sentir fort, mais aussi les sujets qui en moyenne intéressent plus les hommes que les femmes même si là je ne suis pas pour interdire les femmes genre sports, certains jeux vidéos, santé genre alimentation saine, comment se muscler, etc)
et qu’une non-mixité masculine peut avoir du sens dans certains contextes.
De même que j’ai été mal à l’aise que ce soit mon père qui m’apprenne à mettre des serviettes hygiéniques quand j’avais 12 ans, je suis mal à l’aise de parler devant des femmes des points sur lesquels je me sens particulièrement dévirilisé.
Et d’ailleurs hommes comme femmes, je me sens mal à l’aise de parler de transmisandrie devant des personnes cis, mais c’est un peu pire quand c’est des femmes. D’ailleurs j’ai lu dans le mémoire d’un psy trans qu’il y avait des femmes psy qui quand elles rencontraient des hommes trans qui voulaient se faire faire une mammectomie (ablation des seins) se retrouvaient à agripper leur propre poitrine comme pour la protéger avant de dormir, en mode terrifiées.
Bon après sur ce genre de sujets les atypies de la personne en face comptent beaucoup plus pour moi que le genre de la personne en face (par exemple je pourrais pas me mettre à poil ni même en sous-vêtements devant des neurotypiques/NT quel que soit leur genre, assignation et orientation sexuelle sauf si c’est des psychoatypiques/PsyA que j’essaye de pécho).
Et idem sur les questions de sexe et de genre je me trouve beaucoup plus à l’aise pour en parler en général devant une personne qui comprend le genre de la même façon que moi, quel que soit son genre, c’est-à-dire une personne neuroatypique/NA surtout feuj.
Bref dans les milieux militants où j’ai traîné il est très mal vu de voir le genre autrement que comme «les femmes c’est les gentilles, les pauvres victimes opprimées qu’il faut laisser tranquille et les hommes c’est les méchants, les sales mecs cis oppresseurs violents», bref c’est pas si loin des clichés usuels sauf qu’il y a le mot opprimée/oppresseur qui est ajouté.
Il y a aussi le cliché religieux pure/impur, genre les milieux purs meufs c’est le paradis, dès que tu y fous un mec ça devient impur car hétérogène (au sens de mélange chimique hétérogène) ou parce que les mecs c’est le démon (en général elles ne parlent pas de pureté directement mais leur truc fonctionne pareil. Dans un milieu non-mixte vraiment politique (genre tribunal populaire toussa) un dominant (genre un bourge) infiltré il se pisserait dans le froc et se barrerait vite fait) et donc ça devient l’enfer.
Dans les milieux queer on parle beaucoup de transidentité mais le travestissement qui est pourtant beaucoup plus mal vu par la société et fait prendre beaucoup plus cher
(concrètement on ne tabasse pas des gens dans la rue parce qu’ils prétendent être d’un genre qui ne correspond pas à celui assigné à la naissance à moins d’être le médecin qui a accouché votre parent ou d’être vos parents,
ce «on» facho a plutôt tendance à tabasser des gens dans la rue parce que leur gueule et leurs vêtements sont désassortis, ou parce que les seins sont désassortis avec la gueule ou les vêtements, ou qu’une bite en érection est désassortie avec les seins, la gueule ou les vêtements, d’ailleurs la voix peut jouer aussi,
autrement dit les travelos, les intersexes et les gens d’origine étrangère, et c’est vraiment une question d’esthétique blanche valide puisque je pense qu’un renoi ou un asiatique en costard qui a un accent bourge trop marqué se fera tabasser pour la même raison, tout comme les gens sur le spectre atypique genre trop gros/maigres, trop grands/petits, ou encore bossus, boîteux, avec des taches de vin, au visage en partie brûlé ou dont la forme ne convient pas, avec trop/pas assez de membres ou d’organes, etc).
Bon après pour le coup j’espère que ce que je viens de dire est pas juste une confusion de ma part entre gens qui tabassent les autres dans la rue et sociopathes parce que j’avais vu dans un reportage sur les sociopathes qu’une étude sur les sociopathes en prison ayant commis des agressions avait montré que ceux-ci reconnaissaient facilement quand on leur montrait un groupe de personnes qui marchaient devant eux la personne qui avait été agressée au fait que celle-ci avait généralement une démarche asymétrique. Ou au contraire ce serait un trait sociopathique de ma part de penser que c’est à cause d’une asymétrie que les gens se font tabasser ? ’tain j’en sais rien, faudrait vraiment que je fréquente plus de sociopathes, mais j’imagine qu’ils me fuient parce que je suis trop moraliste…
- trafics en tous genres et esclavage moderne
Le milieu militant, plus il est libéral et plus il a tendance à comparer tout et n’importe quoi à l’esclavage. Il oublie que l’esclavage existe encore aujourd’hui, il y a des petites filles et jeunes femmes qui sont capturées et enlevées à leurs parents pour être vendues comme épouses, prostituées de force ou même vendues comme enfants adoptifs (cf la polémique autour de l’association l’arche de zoé).
Il y a ça sur tous les continents (aussi bien des filles d’afrique de l’ouest ou centrale et peut-être ailleurs en afrique je ne connais pas bien le sujet, des filles d’europe de l’est, des filles d’asie du sud-est, etc), et c’est très fréquemment des colons bourgeois Blancs ou des organisations mafieuses qui dirigent ces trafics de gamines.
Pour le coup les bourgeoises féministes abolos comme les flics mettent autant en danger les gamines en question en se donnant la main pour démanteler les réseaux, parce que les gamines se retrouvent alors expulsées vers leurs pays d’origine ou en général elles finissent soit en prison à vie, soit elles se font rechopper par des nouveaux trafiquants de filles, soit parfois elles se font juste buter au passage.
Il n’y a absolument aucune réflexion des milieux militants sur le fait qu’héberger ces filles et les protéger de la police, des trafiquants, de leur «mari» d’achat, des faf, etc devrait être un million de fois plus important que d’aller à la gay pride ou d’interdire bécassine parce que c’est sexiste.
D’ailleurs je voudrais pas dire mais niveau trafic les organisations soit-disant humanitaires blanches bourgeoises néocoloniales ne sont pas en reste. Quant elles n’organisent pas du trafic de filles, d’enfants, de drogues dangereuses, d’organes ou autres, nombreuses sont celles qui servent à blanchir l’argent des colons ou juste de bourgeois blancs random en général descendants de colons, ou encore qui leur permettent de faire des montages financiers dans des paradis fiscaux.
J’ai vraiment l’impression de parler comme un flic un peu idéaliste en évoquant ces sujets mais bordel comment tu crées une société plus égalitaire si tu ne demandes même pas leur avis aux filles qui ont subi ce genre de trafics ? Leur expertise est quand même centrale pour les luttes, parce qu’elles elles savent ce que c’est de lutter. Je veux dire les petites bourgeoises blanches valides choquées par des dessins animés disney et qui appellent ça du militantisme et du féminisme elles me font doucement rire à côté.
Il y en a marre des milieux pseudo-militants qui militent pour des conneries inutiles. L’abolition du travail (ou au minimum la journée de 8h c’est-à-dire l’interdiction formelle totale et sans cas particuliers possibles pour un patron de te faire bosser plus de 8h
(même si tu es juste stagiaire, bénévole, en service civique, en wwoofing, au noir, en formation, écolier, militant, etc et ce en comptant les devoirs à la maison et le temps de transport)
dans une journée et ce sans que ça empiète sur tes droits sociaux ni que tu subisses de la pression sociale parce que tu es vu comme feignasse) c’est la putain de base !
Si je n’ai pas la capacité de bosser c’est principalement parce que bosser plus de 8h par jour c’est suffisant pour me mettre en burn out et que toutes les patronnes que j’ai eues étaient dans l’optique qu’elles étaient bien gentilles de m’embaucher malgré mes handicaps et que j’avais intérêt à faire des heures supp non payées pour les remercier, sans quoi j’étais qu’une tapette de feignasse qu’elles préféraient virer.
Si j’ai tenu presque 6 mois en service civique c’est parce que je bossais 6h par jour plus 3h de transports mais avec des pauses régulières et des moments où je taffais mais où c’était un peu moins speed, quand la patronne a voulu me mettre à 8h intensive par jour sans pauses (plus 3h de transports toujours) j’ai craqué et je suis parti en pic de dépression.
En plus j’en ai plus que marre de faire des trucs que je n’ai pas envie de faire, j’ai envie de pouvoir passer mes journées au lit à jouer aux jeux vidéos sans qu’on me casse les couilles pour ça.
Je ne toucherai plus à un milieu qui se dit militant si l’abolition du travail n’est pas son objectif prioritaire de lutte.
- l’organisation dans une société post-révolutionnaire
Les milieux militants où j’ai traîné n’en ont rien à foutre de comment il faudra organiser la société dans un monde post-révolutionnaire. La plupart considèrent que tant qu’il y a de la thune le prix libre et la collectivisation sont une base commune, et que la nourriture doit systématiquement être vegan
(je pense qu’une bouffe sans additifs avec ingrédients séparés et liste d’ingrédients + valeurs nutritionnelles systématiquement écrites serait plus recommandée pour que les vegans comme les gens qui mangent sans sauce, sans épices, sans sucre, sans sel, sans graisses, sans gluten, les gens au régime, les gens qui ont des carences et les gens qui ont des allergies alimentaires puisse respecter leur régime alimentaire),
par contre dans les lieux collectifs il n’est pas fait état de règles précises pour la gestion des ressources et pour l’organisation.
Quelle forme de communication privilégier (écrite/orale) ? Comment on décide d’utiliser la thune collective ? Comment on collectivise et se répartit les médocs ? Où on range les trucs perso qu’on ne souhaite pas collectiviser ? Comment on indique ce qu’on souhaite récupérer et à quel moment/dans quel contexte ? Comment on s’arrange pour que les infos circulent et que tout le monde soit au courant de tout ? etc
Bon je speed sur les derniers points, mon article est trop long.
- l’antipsychiatrie voire l’antipsy
Comment lutter contre les psys ? est une question très peu abordée en milieu militant où il y a pleins de psys.
- définition de la bourgeoisie
Aucune définition de la bourgeoisie n’est donnée en milieu militant, ce qui rend plus compliqué d’en virer les bourges..
En dehors des milieux écolos et de quelques milieux libristes cette question n’est pas du tout abordée en milieu militant, et l’est beaucoup plus par la science-fiction.
- les alternatives à l’école et le droit à avoir des gosses
J’ai vu de rares critiques de l’école primaire/collège en milieu militant, de plus fréquentes critiques du lycée et de l’université dans les mouvements étudiants et les syndicats étudiants, mais quand j’ai fait une formation de palefrenier je n’ai pas trouvé à me syndiquer.
J’ai vu une fois un reportage fait par des gens en lycées techniques critiquant le lycée technique et étant contre le travail.
Mais des propositions d’alternatives à l’école jamais vu en milieu militant. En même temps en milieu militant féministe bourgeois il est vu comme contre-révolutionnaire d’avoir des gosses parce que c’est pas émancipateur, ce qui quand on est atypique comme moi peut être violent parce que ça rappelle la stérilisation forcée des handicaper.
Bon je reconnais à titre personnel que je suis totalement incapable d’élever des gosses, mais la raison principale n’est pas que je suis irresponsable (mon irresponsabilité ordinaire passe encore), mais que je suis irresponsable par validisme intériorisé (que le milieu militant a beaucoup renforcé).
Pourtant malgré tout se reproduire est un droit que le milieu militant souhaite retirer à ses membres.
Et élever ses enfants autrement aussi est un droit, les protéger du harcèlement scolaire, les laisser faire leurs expériences et les protéger de la propagande étatique est aussi un droit, pourtant personne n’en parle en milieu militant.
Ma santé c’est un peu le cœur de ma vie, mon sujet de préoccupation principal après mon amour. Si je n’y fais pas gaffe je meure. J’ai beaucoup trop de problèmes de santé (pour certains relativement graves) pour me permettre de ne pas m’occuper de ma santé la majorité du temps. Or en milieu militant non seulement je devais parler de féminisme plus souvent que de médecine mais en plus de ça je devais sans cesse me déplacer pour aller militer et comme ma trousse de médicament est lourde je n’avais que l’essentiel sur moi.
Il n’y a qu’en milieu antivalidiste qu’on m’a prêté de bon cœur des médicaments quand j’étais loin des miens
(idem pour la bouffe, il n’y a qu’en milieu antivalidiste qu’on m’a fourni de la bouffe parfaitement adaptée, et deux fois ailleurs en milieu militant les gens y ont un tout petit peu fait gaffe mais pas assez pour pas me foutre dans la merde, une fois dans un truc d’arts martiaux féministe et une fois en milieu étudiant),
en milieu étudiant j’ai pu une fois me servir dans les affaires pseudo-collectivisées d’une meuf qui me détestait et on m’a interdit plusieurs fois l’accès à certains soins et dans tous les autres milieux je me faisais engueuler (y compris plusieurs milieux étudiants) quand je demandais et je me prenais masse de validisme.
Dans la plupart des milieux militants où j’ai traîné les gens s’en foutaient totalement de la médecine, et les seules formation médicales proposées me faisaient toujours comprendre très clairement que quoi qu’il arrive si je faisais un malaise les camarades me laisseraient crever.
En milieu militant j’ai entendu assez souvent parler de tel militant qui était mort et de manifs contre ça, des violences policières qui tuent des gens, de statistiques, mais rien de personnalisé.
Je n’ai jamais entendu parler de comment gérer la mort d’un proche, que faire quand on a envie de se jeter sous les rails du métro, comment supporter d’apprendre qu’on a une espérance de vie courte.
Pourtant c’est hyper important d’avoir un rapport personnalisé à la mort. Je vis en Bretagne (bon évidemment on en parle quand même un peu ici), région où selon certains tout le monde connaît au moins un suicidé ou quelqu’un mort d’alcoolisme parmi ses proches (moi c’est mon arrière-grand-père, mais j’ai déjà empêché pleins de gens de se suicider, et pleins de gens m’ont déjà empêché de me suicider).
Même avant d’être en Bretagne j’avais déjà plusieurs vagues connaissances et amis proches d’amis proches mais que je ne connaissais pas qui s’étaient suicidés, et j’ai déjà perdu des proches et de la famille (mon chat dont j’ai porté le deuil, mon grand-père que je connaissais mal, ma grande-tante que je connaissais mal, mon grand-oncle que je ne connaissais pas, mes grands-parents paternels avant ma naissance, etc).
La mort fait partie de ma vie et de mon quotidien et de beaucoup de gens en fait, faut arrêter le tabou là-dessus.
D’ailleurs niveau statistiques on connaît les risques de se faire tuer quand on est de tel groupe social, mais pas l’espérance de vie. L’espérance de vie d’un autiste en france est de 35 ans. Personnellement j’ai prévu de me suicider à 28.
En milieu militant comme ailleurs c’est très mal vu de dire qu’on a besoin de tel ou tel aménagement pour faire un truc. J’en ai marre.
- autres trucs que j’avais notés en vrac
En milieu militant les gens oublient que les viols ne sont pas forcément commis en fonction du genre, mais souvent en raison d’atypies, de travestissement, de racisme, par des keufs/psys/bourges/militaires/prêtres/etc.
On ne fait que militer, et on ne parle jamais de loisirs pour se détendre et penser à autre chose. J’ai dû batailler la dernière fois que j’ai milité pour avoir des gens pour jouer avec moi dans les moments où je me faisais chier, et finalement il n’y a que les atypiques qui ont accepté de jouer avec moi ou de ramener des jouets/jeux pour m’occuper. Les autres fois bah il n’y a qu’en milieu antivalidiste que j’ai eu l’autorisation pour jouer (et annexement des gens qui voulaient bien me prêter des jeux/jouets et jouer avec moi).
Une revendication antivalidiste que j’ai depuis longtemps c’est que tous les atypiques même des atypies neuro et psy puissent avoir des fauteuils roulants. Jamais entendu ce genre de revendications en milieu militant.
En milieu militant tout le monde surtout les bourgeoises crachent sur jeuxvideo.com. Pourtant moi j’aime bien (par pure provoc et réappropriation de mon cerveau, je me suis inscrit sur jeuxvideo.com le forum 18-25 dès que je me suis barré du milieu militant. en fait je m’y ennuie un peu mais bon le site par contre est bien pour les critiques de jeux vidéos).
Niveau musique personne n’indique son courant musical de façon claire, et ils n’indiquent pas que c’est surtout des milieux basés sur la musique plus que la politique.
J’aurais capté plus vite que c’était pas un milieu pour moi si j’avais compris que c’était tous des punks qui font semblant d’aimer le rap pour attirer des prolos.
En soi j’aime bien musicalement parlant le punk comme le rap, mais les milieux punks c’est pas pour moi. Les milieux où je traîne naturellement c’est plutôt des milieux où les gens aiment le gothique, le métal, la jpop (enfin pop… surtout le rock japonais et plus spécifiquement le visual kei et le gothique lolita) et un peu le rap.
J’aurais dû flipper dans les milieux militants en captant que personne ne portait de t-shirts avec des groupes gothiques ou métalleux, mais entre les queers-punks travelos qui portaient des pics sur leurs vestes et les queers-punks aux cheveux teints en couleurs chelous comme des fans de jpop moi je me suis pas méfié.
Enfin dernier point dans le milieu militant tout comme l’humour et le second degré, les comparaisons et métaphores sont interdites. Enfin ça c’est seulement dans certains pans du milieu militant, dans d’autres elles sont abusives. Parfois on compare la censure d’état ou la stérilisation forcée des handicaper au nazisme on se fait incendier, parfois au contraire on entend des petites bourgeoises blanches sortir que les femmes c’est toutes des esclaves, au calme.
Et les comparaisons et métaphores plus soft et puis les exemples et les explications de mots, un de mes modes de communication privilégiés parce que le plus accessible à ma compréhension, du genre «la pute est à la salope ce que le travailleur est au bénévole» (désolé mais sans ce genre d’explications je n’aurais jamais compris la différence sémantique entre une pute, c’est à dire une travailleuse du sexe et une salope, c’est-à-dire une meuf qui aime bien le sexe et couche facilement).
Bon l’exemple était peut-être mal choisi mais c’est le seul exemple qui m’est venu à l’esprit.
Bref, je crois que j’ai enfin fini sur le sujet.